Registre général des cancers de la Gironde
Le Plan cancer 2003-2007 prévoyait de renforcer la surveillance
des cancers en France en atteignant une couverture de 15 % de la population
française (alors qu’elle était de 10%) par les registres
généraux en créant trois nouveaux registres en zone
urbaine. Les trois régions ciblées ont été
le Nord, l’Aquitaine et l’Ile-de-France.
L’Institut de veille sanitaire (InVS) a sollicité l’Institut
de santé publique, d’épidémiologie et de développement
(ISPED), situé au sein de l’Université
Bordeaux, afin d’étudier la
faisabilité de la mise en place d’un registre général
de cancers dans l’un des 5 départements de la région
Aquitaine : la Gironde, en renforcement des registres spécialisés
existants (registres pédiatriques nationaux, Registre aquitain
du mésothéliome, Registre des tumeurs primitives du système
nerveux central de la Gironde et Registre des hémopathies malignes
de la Gironde).
La Gironde est un
département du Sud-Ouest de la France couvrant 10 000 km²,
et comptant une population d’environ 1,4 millions habitants, avec
un ratio urbain/rural de 5,7/1 (données au 1er Janvier 2005, Insee).
Plusieurs
arguments liés au contexte local plaidaient en faveur de la mise
en place d’un registre « tous cancers » en Gironde.
En effet, la population couverte est essentiellement urbaine (cancers
et facteurs comportementaux et environnementaux), habitant dans un département
fortement peuplé (estimation de l’incidence nationale plus
fiable), de grande superficie (bonne couverture géographique par
rapport à la France entière). Ce département possède
aussi une zone rurale, où les activités sont essentiellement
liées à la viticulture (exposition aux pesticides), à
la sylviculture (exposition aux poussières de bois), aux métiers
de la mer (exposition au soleil).
Par ailleurs, l’existence antérieure de plusieurs registres
spécialisés au sein du département, associée
à la présence d’un réseau de cancérologie
régional actif, d’un centre régional de lutte contre
le cancer (CRLCC) localisé dans le département (Institut
Bergonié) et d’une Fédération
de cancérologie au Centre
Hospitalier Universitaire (CHU) de Bordeaux. Il existait
aussi une mobilisation croissante des acteurs de santé et des patients,
notamment dans le cadre de la campagne de dépistage organisé
du cancer du sein menée par l’Association Girondine pour
le Dépistage des Cancers (AGIDECA).
Après une période
de mise en place consistant notamment à rencontrer les différents
acteurs concernés, à créer les outils de recueil
et à obtenir les autorisations nécessaires, le recueil
des données a débuté en janvier 2005, avec
une montée en charge progressive auprès des différentes
sources.
Le Registre général
des cancers de la Gironde a obtenu sa qualification par le Comité
national des registres (CNR) fin 2006, pour une période de trois
ans (2007-2009). Une nouvelle qualification a été obtenue fin 2009 pour quatre ans (2010-2011-2012-2013). Désormais le registre est évalué tous les 5 ans par le
Comité d’évaluation des registres CER .