Résultats
A ce jour, le registre dénombre un total de 3 327 tumeurs cérébrales et 321 tumeurs médullaires sur la période 2000-2012.
Les différents résultats sont présentés par types histologiques selon la classification internationale des maladies oncologiques 3e édition (CIM-O-3). Les regroupements ont été effectués en suivant les recommandations émises par le Registre des Tumeurs Cérébrales des Etats-Unis (CBTRUS) de manière à permettre des comparaisons internationales. Certaines tumeurs bénignes telles les kystes arachnoïdiens, les kystes colloïdes, les kystes de Rathke, les kystes dermoïdes et les kystes des plexus choroïdes ne sont pas intégrés dans cette classification mais sont présentées dans ce bilan puisqu’elles font partie des tumeurs recueillies au sein du registre. Elles sont présentées dans la catégorie « Tumeurs non classées – Autres ».
1 - Distribution des tumeurs du système nerveux central en fonction du sexe et de l’année de diagnostic
Au total, le registre recense sur la période de treize années considérée 2 057 tumeurs chez des femmes (56,4%) et 1591 cas (43,6%) chez des hommes. La Figure 1 présente l’évolution du nombre de tumeurs par sexe pour les 13 années entières validées (2000-2012). Le nombre de cas inclus varie entre 218 (en 2000) et 324 en 2012. Chez les hommes le nombre de cas varie entre 100 (en 2000) et 153 (en 2010) en fonction des années ; chez les femmes la variation en fonction des années est légèrement plus marquée : entre 102 en 2001 et 199 en 2011.
2 - Distribution des tumeurs du système nerveux central en fonction du type histologique et de l’année de diagnostic
Au total, le registre recense sur la période de treize années considérée 1 496 tumeurs neuro-épithéliales (41,0%), 1 319 tumeurs méningiales (36,2%), 421 tumeurs des nerfs crâniens et spinaux (11,5%), 118 lymphomes (3,2%) et 294 tumeurs autres. La Figure 2 présente la répartition par type histologique en fonction des années d’inclusion sur la période 2000-2012. Les tumeurs neuro-épithéliales, avec en moyenne 115 cas par an, sont toujours les plus représentées, dans une proportion variant entre 36% et 50% du total des tumeurs incluses en fonction des années. Les tumeurs des méninges sont au second rang de fréquence, avec une moyenne annuelle de 101 cas, correspondant à plus du tiers des tumeurs incluses. Les tumeurs des nerfs crâniens et spinaux arrivent au troisième rang avec un nombre moyen annuel de 32 cas, ce qui représente 12% du total des tumeurs. Les lymphomes représentent entre 3 et 16 cas par an, et les autres types de tumeurs des effectifs marginaux.
3 - Incidence des tumeurs du système nerveux central en fonction de la classe d’âge (tumeurs neuro-épithéliales et tumeurs des méninges)
Les incidences selon le sexe chez les enfants (0-14 ans), les adolescents (15-19 ans) puis les adultes par classes d’âge de 10 ans pour les tumeurs neuro-épithéliales et les tumeurs des méninges sont représentées sur les Figures 3 et 4.
L’incidence des tumeurs neuro-épithéliales est de l’ordre de 3 pour 100 000 avant l’âge de 30 ans. Dès l’enfance, l’incidence est plus élevée chez les garçons (4,28/100 000) que chez les filles (2,87/100 000) et le reste dans toutes les classes d’âge, atteignant même une valeur presque deux fois plus élevée entre 50 et 59 ans chez les hommes (15,05/100 000) par rapport aux femmes (8,92/100 000). Un infléchissement de l’incidence est observé particulièrement chez les femmes pour les âges extrêmes (au-delà de 80 ans).
L’incidence des tumeurs des méninges est inférieure ou égale à 1/100 000 avant l’âge de 20 ans chez les femmes et avant l’âge de 30 ans chez les hommes. Ensuite l’incidence augmente plus rapidement chez les femmes que chez les hommes pour atteindre un maximum au-delà de 79 ans : 26,45/100 000 chez les femmes et 21,01/100 000 chez les hommes. Les écarts entre sexes sont particulièrement marqués entre 40 et 79 ans, les deux courbes se rejoignent sur les âges extrêmes (au-delà de 79 ans) à une incidence d’environ 25/100 000.
4 - Effectifs et données d’incidence (taux bruts) par sexe et par type histologique détaillé (CIM-O3)
Le tableau 1 présente les effectifs (sur la période de 13 années) et l’incidence des tumeurs du SNC en Gironde (population de référence : estimations de population de l’INSEE par année) selon le sexe et le type histologique. Globalement l’incidence des tumeurs cérébrales est donc sur cette période
de 13 années en Gironde de 20,17/100 000, légèrement supérieure chez les femmes (21,83/100 000 vs 18,36/100 000 chez les hommes).
L’incidence des tumeurs neuro-épithéliales est de 8,27/100 000 et est plus élevée chez les hommes (9,73/100 000) que chez les femmes (6,93/100 000). La tendance inverse est notée pour les tumeurs des méninges avec une incidence globale de 7,29/100 000, nettement plus élevée chez les femmes (10,33/100 000) que chez les hommes (3,99/100 000). Les incidences en fonction du sexe sont assez proches pour les tumeurs des nerfs crâniens et spinaux (environ de 2,3/100 000), les lymphomes cérébraux (environ 0,7/100 000) et les autres types histologiques.
Le tableau 2 présente la répartition des cas par type de tumeur et selon l’existence ou non d’une
confirmation histologique. Un quart des tumeurs du registre n’ont pas de confirmation
histologique, cette fréquence atteignant 36% pour les tumeurs des méninges (39% pour les
méningiomes), mais n’étant que de 11% pour les tumeurs neuro-épithéliales et de 14% pour les
tumeurs des nerfs crâniens et spinaux (tableau 2).
